Le Manifeste de l’Arbre à Genève

Pour une nouvelle vision de l’arbre en contexte urbain

7 mai – 19 juin 2015

Cécile Beau - Manifeste de l'arbre

A l’heure où l’arbre apparait enfin comme l’une des premières solutions contre les effets du réchauffement climatique, le Manifeste de l’arbre a pour objectif de favoriser une nouvelle conscience de l’arbre et de la forêt. Ce projet transdisciplinaire est résolument tourné vers les artistes contemporains, sensibles aux diverses dimensions perceptives et visionnaires que les arbres peuvent favoriser.

Le manifeste de l’arbre a été lancé au Brésil dans le cadre de la Biennale d’art contemporain de Salvador de Bahia en août 2014. Il a donné lieu à deux premières expositions à Sao Paulo puis à Paris au Musée National des Arts & Métiers. Cette troisième étape à Genève répond au contexte urbain de Plainpalais en proposant une autre vision de l’arbre dans la ville.

Conçue spécialement pour le Kiosque de l’espace d’art contemporain Zabriskie Point, et à l’invitation de son collectif d’artistes, cette présentation associe des sculptures-projets à deux installations. A l’intérieur du petit édifice, Cécile Beau fait pousser des racines depuis le plafond comme sil elle redonnait toute sa place à un arbre fantôme de l’ancien paysage de Plainpalais. Alors qu’à l’extérieur, Vidya Gastaldon donne des yeux aux arbres pour mieux revoir notre perception du monde végétal.

L’ensemble des sculptures proposées sous les racines renvoie à différentes dimensions de l’arbre. Celle du mythe avec Myriam Mechita ou  Basserode  et ses hybrides hommes-arbres qui ravivent nos anciennes cultures empreintes d’animisme et de magie protectrice.

L’arbre reste éminemment fragile. Notamment face à nos comportements modernes. Le protéger revient à nous protéger nous-même. Car ne l’oublions pas, ce n’est pas l’arbre qui a besoin de l’humain, mais bien l’inverse. C’est ce qu’évoquent les œuvres de Michel Blazy et de Lionel Sabatté qui redéployent et célèbrent la biodiversité végétale alors que Teruhisa Suzuki et Berdaguer & Péjus proposent des gestes qui engagent à une meilleure prise de conscience environnementale à partir des arbres.

Autre élément de l’exposition, le texte du Manifeste est quant à lui exposé sur les vitrines du kiosque. Le manifeste pourra être signé par le public lors de permanences ouvertes le weekend end, de même que sur un site internet inauguré à cette occasion.

A travers ces artistes et leurs œuvres, l’arbre redevient un être vivant à part entière. Il n’est plus seulement un objet d’aménagement, de décoration ou de rapport. Il apparaît également comme une forme d’intelligence non humaine, presque une conscience, qui peut nous aider à redéfinir notre place dans la nature et dans l’univers.

L’identification arbre-humain est importante. Car l’enjeu ici est bien de faire repousser l’arbre qui est en nous. C’est peut-être le meilleur moyen pour éviter de les maltraiter et de les couper. Notamment en ville où l’arbre devient une source de problème (voirie, propreté) et une sorte de gêneur à abattre. Mais le problème n’est pas technique, il est avant tout culturel. C’est pourquoi l’exposition et le Manifeste de l’arbre veulent participer à une meilleure conscientisation des vécus et des problématiques liées aux arbres.

L’ensemble de ces propositions participent d’un projet d’exposition plus large intitulé « L’arbre visionnaire » appelé à se développer à partir de 2015 dans différents contextes, où comme ici, publics, artistes, penseurs, scientifiques, sont invités à apporter leur contribution au Manifeste de l’arbre sous la forme d’une signature ou de tout apport, œuvres d’art, créations graphiques, images, textes etc. Pour préparer une manifestation itinérante qui sera proposée dans le prolongement de la conférence du climat à Paris.

L’Académie de l’arbre est le premier département du Musée de l’Invisible qui a été inauguré en novembre 2013 à Paris avec le lancement du livre « Sociomytho-logies de l’arbrev»*. Le Musée de l’Invisible étant une nouvelle instance de création et de recherche transdisciplinaire, dédiée aux relations entre l’art et les multiples formes de l’invisible : esthétiques, mythiques, mais aussi scientifiques et parascientifiques.

 

Liste des artistes pressentis : Basserode, Cécile Beau, Berdaguer & Péjus, Michel Blazy, Vidya Gastaldon, Lionel sabatté, Teruhisa Suzuki, Myriam Mechita, José Le Piez…

Commissariat : Pascal Pique, Le Musée de l’Invisible.

 

* « Sociomytho-logies de l’arbre, voyage entre ciel et terre », Pierre Capelle & Michel Boccara, avec un essai de Pascal Pique, Editions Le Temps Présent, 2013.